Pascale Rodarie
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Libérés de tous liens, la beauté, le souffle, l'esprit nous forcent à nous dépasser. La nature nous soigne, nous réconcilie avec la vie. Les arbres, si emblématiques de l'homme, enracinés dans la terre, tirent vers la lumière, comme les humains vers l'amour.
La sève nous conduit, nous parcoure, comme des flux d'émerveillement. Mes personnages en sont parcourus, ils renaissent par des ramifications, qui partent souvent du regard, des branches, des vaisseaux conducteurs, des gouttes mères, des espoirs en forme de feuilles. Des arbres colonnes vertébrales, je m'appuis souvent contre eux, tirant de leur force, toujours étonnée de leur splendeur, leur couleur, leur apaisement, leur odeur, leur respiration. Que le tout s'entraide pour survivre.
Que la bonté, l'amour deviennent des habitudes sociales fortes ! Entrer en empathie entre les êtres humains et ce qui nous entoure, tous les vivants, la nature. Nous devons être solidaires.
Tout est, tout est sacré.
Epuiser, dépecer la terre sans respect nous conduit vers notre fin.
Alors penser et panser le monde, apporter des soins, protéger, renaitre ne paraissent surtout pas utopiques, mais nécessaires. Depuis 2018, je travaille avec des compresses médicales pour soigner, réparer le monde, panser la nature mais aussi les humains, cousus, recousus avec des pointillés ou hachures appliqués avec de la peinture à l'huile rouge. Celle-ci s'applique d'ailleurs trés différemment sur les compresses et oblige à une autre écriture, toute en douceur, sans violence pour ne pas arracher, par tamponnement, par jus ou en épaisseur de lignes, molécules, cellules, veines. C'est passionnant d'employer un ancien médium et de trouver une nouvelle façon de peindre. Partition de cellules, atomes qui soignés jouent une symphonie de renaissance, d'espoir, d'énergie. La solitude et le silence de l'atelier sont favorables au recul et à l'écoute.
je signe avec la croix rouge pour l'urgence des soins.